Chômage en Belgique : Le Conseil d'État frappe, l'exemption pour les métiers de la santé et de l'éducation jugée discriminatoire

2025-07-08
Chômage en Belgique : Le Conseil d'État frappe, l'exemption pour les métiers de la santé et de l'éducation jugée discriminatoire
RTBF

La réforme du chômage en Belgique connaît un nouveau rebondissement. Le Conseil d'État a rendu un avis défavorable concernant l'exemption accordée aux travailleurs des secteurs de la santé et de l'enseignement, estimant qu'elle est discriminatoire. Cette décision, annoncée par Bernard Clerfayt, intervient alors qu'Actiris, l'organisme bruxellois de gestion du chômage, est déjà sous pression pour mettre en œuvre la nouvelle législation.

Un avis qui fait des vagues

L'exemption en question visait à garantir la continuité des services essentiels dans les secteurs de la santé et de l'éducation, en permettant aux travailleurs de ces secteurs de conserver certains avantages liés au chômage, même en cas de réduction de leur temps de travail. Le Conseil d'État, cependant, a jugé que cette exemption créait une inégalité de traitement entre les travailleurs des secteurs concernés et ceux d'autres secteurs, ce qui est contraire aux principes fondamentaux de l'égalité et de la non-discrimination.

Les arguments du Conseil d'État

Dans son communiqué, Bernard Clerfayt explique que le Conseil d'État s'est fondé sur plusieurs arguments pour justifier son avis. Premièrement, il a souligné que l'exemption n'était pas justifiée par des considérations objectives et pertinentes. Deuxièmement, il a estimé que l'exemption était disproportionnée par rapport à l'objectif poursuivi, à savoir garantir la continuité des services essentiels. Enfin, il a relevé que l'exemption créait une complexité excessive dans le système de chômage, ce qui rendait son application plus difficile.

Les implications pour la réforme du chômage

Cette décision du Conseil d'État pourrait avoir des implications importantes pour la réforme du chômage. Le gouvernement devra désormais revoir l'exemption en question et trouver une solution alternative pour garantir la continuité des services essentiels dans les secteurs de la santé et de l'éducation, tout en respectant les principes de l'égalité et de la non-discrimination. Cette révision pourrait entraîner des modifications significatives dans la mise en œuvre de la réforme et pourrait également susciter des réactions de la part des syndicats et des employeurs.

Actiris sous pression

Cette situation met également une pression supplémentaire sur Actiris, qui est chargé de mettre en œuvre la réforme du chômage en Région bruxelloise. Actiris devra désormais tenir compte de l'avis du Conseil d'État et adapter ses procédures et ses pratiques en conséquence. L'organisme devra également faire face à la complexité accrue du système de chômage et trouver des solutions pour garantir une application équitable et efficace de la réforme.

Quelles perspectives ?

Il est probable que le gouvernement engage des discussions avec les partenaires sociaux (syndicats et employeurs) afin de trouver un compromis acceptable pour tous. Une solution pourrait consister à limiter l'exemption aux situations les plus urgentes ou à mettre en place des mesures compensatoires pour les travailleurs des autres secteurs. L'avenir de la réforme du chômage en Belgique reste donc incertain, mais une chose est sûre : le Conseil d'État a sonné l'alarme et le gouvernement devra prendre en compte ses préoccupations pour garantir une réforme juste et équitable.

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